Nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage.
Henri Bergson

Si l’écrivain est une plume, il a également le privilège d’être une personne, parfois une personnalité, plus ou moins connue, mais que l’on peut désigner par un nom et sur lequel on peut même mettre un visage.

L’écrivain public n’a pas cette chance … Il est même un écrivain fantôme, plutôt pour les Anglo-Saxons, sans doute plus enclins au romantisme gothique que nous autres (bien que l’écrivain dit « fantôme » soit plutôt voué à prêter sa plume à des biographes qu’à des demandeurs d’emploi en peine devant une lettre de motivation) … Il semblerait donc qu’il ne soit en quelque sorte qu’un « objet écrivant non identifié » (un O.E.N.I …), contraint d’œuvrer dans l’ombre, enfin disons dans l’anonymat – pour être un peu moins dramatique -, pour exister.

Si c’était le cas il faudrait commencer par le revaloriser un peu : un « sujet écrivant non identifié » serait déjà plus adapté, puisqu’il est doublement animé : en tant qu’être humain, – pas encore de robotisation dans notre profession, même s’il y a des correcteurs automatiques (pas toujours très fiables …) -, mais animé aussi des meilleures intentions pour rendre le service  qui lui a été demandé. Un S.E.N.I. donc ?…

Trêve d’acronymes douteux… Il est courant de dire que l’écrivain, le romancier par exemple, se voit déposséder de son œuvre une fois son manuscrit achevé et proposé à l’édition. Les textes auxquels l’écrivain public se consacre ne lui appartiennent jamais vraiment, si ce n’est pour un temps généralement très limité. Il lui faut pourtant tenter de leur donner la forme souhaitée par l’auteur, puisque ces textes aussi sont destinés à être lus. En ces temps de simplification volontaire ou non de la chose écrite, pour des causes diverses liées entre autres aux exigences des technologies numériques, faut-il redonner quelque noblesse au texte écrit ? Et est-ce aussi le rôle de l’écrivain public au-delà du simple devoir de correction ?

Ne nous attardons pas sur le premier stade de la révision d’un texte, ou correction simple, où il s’agit essentiellement de le débarrasser de ses coquilles. Réduit à cela, le travail peut être jugé fastidieux. Mais il est tout de même nécessaire, eu égard au lecteur quel qu’il soit, de « nettoyer » un écrit de ces petites scories tant elles peuvent gêner le lecteur, voire le mettre au désespoir, et surtout être fortement préjudiciables pour l’auteur lorsqu’un avenir professionnel en dépend.

ghost writer 3 Le réel plaisir du correcteur prend tout naturellement sa source dans un exercice où il pourra apporter (modestement) sa touche stylistique. Et seul l’exercice de la réécriture peut le lui permettre. C’est là qu’il faut trouver ce subtil équilibre entre une langue habilement retravaillée mais de façon toujours subjective, et l’esprit de la lettre. Où il faut savoir se glisser discrètement dans la pensée intime de l’auteur, qui siège parfois entre les lignes, capter cet esprit, trouver les mots les plus propres à donner forme à cette pensée…

Un texte, même produit d’un premier jet, contient en germe les éléments nécessaires au correcteur pour un remaniement qui doit alors se faire efficacement par différentes touches. Tout comme l’écrivain jette ses premiers mots sur la page blanche, le correcteur peut faire de même en jetant lui aussi les premières bases d’une réécriture lorsqu’il saisit peu à peu, au fil de ses lectures, ce que l’auteur a voulu dire. S’il effectue ainsi un travail de polissage, c’est qu’il a une croyance – au moins une en tout cas -, celle des vertus du langage, ou plus sûrement des effets bénéfiques que peut avoir un écrit irréprochable, même en supposant que son destinataire n’aura pas de sensibilité particulière à cet endroit.

Il est quand même nécessaire de préciser que le terme « irréprochable » est employé ici par commodité, et qu’il n’a pas grand sens dans la finalité d’une correction ou d’une réécriture. Le travail de correction-réécriture d’un texte dans le but de le rendre toujours meilleur peut n’avoir jamais de fin. Il faut donc savoir s’arrêter à temps pour décider qu’un texte, quels qu’en soient le contenu et l’objectif, est satisfaisant (nous nous en tiendrons à cet euphémisme) et ceci pour les deux parties (correcteur et auteur). D’autant plus qu’en procédant ainsi, on encourt le risque de finir par en altérer le sens.
Une lecture est aussi subjective que peut l’être une écriture. Tout comme le roman d’un auteur, dont la force du style est reconnue, pourra n’être pas apprécié par tous, une lettre de motivation (désolé pour ce grand écart) sera jugée sans défaut par certains et imparfaite par d’autres pour telle ou telle raison.

Ghost Writing Old Typewriter  Si l’exigence première du correcteur est de s’effacer au profit du texte et de son auteur,  un écrit, on l’a dit, n’en est pas moins nécessairement empreint de la subjectivité de celui qui en a accouché. Ne serait-ce que lorsqu’il ne s’agit que d’insérer des termes particuliers dans une phrase déjà correctement écrite. C’est ce qu’on appelle la modalisation dont un certain Montaigne nous donne une idée dans la citation que nous avons placée en exergue de notre blog … Le sens que porte un texte et l’implication de l’auteur (tout comme la distance qu’il peut prendre, notamment pour des travaux universitaires) soufflent à celui qui se charge de récrire (de préférence à réécrire, eh oui!) le document qui lui a été confié, ces mots utiles pour changer le mouvement de l’écrit sans craindre, encore une fois, d’en modifier le sens. Un simple remaniement engage donc une part de créativité et peut nécessiter de faire appel à l’imagination (y compris pour un texte administratif ou dit « sérieux »). Il faut pour cela saisir la substance même de l’écrit ou le sous-texte dissimulé derrière les mots qui ont été choisis par l’auteur….

Modalisation donc, mais aussi précision, illustration, qualification, concision … Ce sont là quelques-uns des moyens offerts à l’écrivain public au travers de structures linguistiques précises. Quelques-unes ont déjà été évoquées (ici), ce sera encore le cas dans des articles à venir.

Pour un écrit littéraire, un courrier, des travaux universitaires ou un document professionnel, la réécriture peut donner au texte la forme ultime de vos souhaits ou de vos besoins. En tous les cas, s’en approcher …
Alors si une prestation de réécriture vous semble la meilleure manière de finaliser votre texte, n’hésitez pas à contacter votre correcteur!
http://www.redaction-conseil.fr/contact-3/

 

 

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